Una vita intensa in pochi metri!!!!! Dans le quartier de San Samuele.. Casanova?? Bien sûr ! Mais au delà de cet itinéraire que je vous ai déjà proposé, combien de trésors captivants foisonnent, dans un si petit périmètre, pour nous donner des informations précises sur plusieurs siècles d'une vie grouillante d'activités, d'une sociétè où cohabitent nobles, artisants étrangers, vénitiens du peuple, alors qu'à la même époque dans n'importe quel autre pays d'Europe, la distance sépare les gens et crèe une fracture entre les classes sociales... Regardons la cour Moretta, jolie et pittoresque....La fontaine en fonte grise, dont l'eau jaillit de la gueule d'un lion nous ramène au temps de l'occupation autrichienne , durant laquelle certains aspects de la ville subirent des transformations....Les habitations sont sur deux étages car plusieurs familles vénitiennes y habitaient : les plus riches avaient une altane, sorte de terrasse en hauteur, qui nécessitait beaucoup d'argent pour la construire..Un luxe qui appartenait autrefois aux nobles, même si chacun recherchait un espace au soleil, pour différentes raisons , car il fallait aussi sécher le linge, comme on le voit aujourd'hui encore dans la rue Garibaldi.... La calle dei Todeschi était habitée par la communauté des cordonniers allemands, qui dès 1383, s'était réunie en association, calle delle boteghe.. Encore aujourd'hui, on peut voir sur les piliers d'angle entre « Calle degli Orbi » et « Crosera San Samuele » deux chaussures gravées dans la pierre, nous témoignant leur existence à Venise, avec d'une part la cour de la peausserie et d'autre part l' entrepot des cuirs.....Les affaires allaient bon train pour eux si l'on regarde à Rialto le fondaco dei Tedeschi (Entrepot des allemands), placé au cœur même de la ville ! Une position privilégiée, avec l'église San Bortolomeo dans laquelle il y avait l'autel des boulangers de la communauté. Lorsqu'on parle des « Orbi », on se réfère à la confrérie des aveugles, existante depuis 1315, qui possédait beaucoup de logements à San Samuele, mais qui avait également un quartier et une cour à Santa Maria Formosa.. Dès le moyen àge, alors qu'en France se développe le mouvement des compagnons du tour de France qui voyagent pour faire leur apprentissage avec des maitres, ici à Venise, on voit se développer des associations de trois types : association d'arts, de métiers , mais également religieuses, et pas seulement vénitiennes, mais aussi étrangères, ou italiennes -( L'Italie toutefois n'était pas encore formée)- Je vous en parlerai de manière explicite dans un unique article détaillé.. Au n° 3338 de la salizzada San Samuele, il y a la maison du peintre Veronese qui y demeura jusqu'à sa mort en 1588, comme le rappelle la plaque commémorative sur la façade.. Un peintre extrèmement doué, qui se distingue pour avoir laissé un véritable patrimoine artistique dans le palais ducal, mais également pour ses démélées avec l'église. Dans son tableau « la Cène », le Christ est attablé dans une atmosphère exhubérante et mondaine qui attire l'attention de l'Inquisition. Il solutionnera les polémiques en modifiant le titre de son oeuvre par « le repas chez Levi ». Pas loin, sur l'autre versant de la rue, vous verrez la boutique du grand artiste Livio de Marchi, célèbre dans le monde entier pour ses sculptures en bois excentriques et originales, dont une Ferrari en bois avec laquelle il a parcouru le canal Grande, mais aussi un carosse en forme de citrouille, comme celui de Cendrillon, une voiture d'époque et celle qu'on appelle la coccinelle ! Très aimable, il vous permet de voir les dernières pièces de sa collection.. A quelques pas encore, sur la façade, on note un bas relief avec des emblèmes : l'équerre, la truelle et le marteau. C'était le siège de la confrérie des maçons. Dans la salle supérieure il y avait un magnifique retable de Cima de Conegliano, représentant l'incrédulité de Saint Thomas, leur saint patron, et qui se trouve désormais aux galleries de l'Accadémie. Dans la rue des « Carozze », il fut un temps ou l'on construisait des calèches, car n'oublions pas qu'à Venise, on s'est déplacé à cheval, alors que les sols étaient encore en terre battue, et qu'il y avait des écuries sur la piazzetta San Marco, mais aussi à San Giovanni e Paolo. Enfin, retournant sur le Campo San Samuele, vous pouvez voir l'église où Casanova a étè baptisé. Elle contient un crucifix de Paolo Veneziano, un peintre fondamental car il est à l'origine de l'école artistique vénitienne au 14ème siècle.. Saint Samuel donne son nom au lieu, car le Prophète du Vieux Testament est vénéré à Venise gràce aux liens de Bysance avec l'église orthodoxe.. Quant au palais Grassi, il est célèbre pour avoir étè le dernier palais de la Sérénissime avant sa chute.. En 2005, l'entrepreneur français françois Pinault l'achète pour exposer sa collection privée d'oeuvres contemporaines. Régulièrement, il y a des expositions d'avangarde pour les amateurs d'art moderne, ainsi qu'à la pointe de la Douane. En face, le palais Capello Malipiero, incontournable dans le tour Casanova, est également palais Barnabò, qui a un des jardins les plus beaux de Venise. C'est Anna, l'épouse du comte Barnabo, qui en soigne encore l'aspect botanique, multipliant une variété de roses magnifiques et parfumées, dans de nombreuses nuances de teintes et de formes...Mais je vous laisse en suspens bien d'autres secrets...Ceux de la cour du Grand Duc, et du théatre désormais disparu....A bientòt pour deux heures de découvertes des moindres recoins vénitiens..Quand la passion se fait vive...!!!!
isabellefontaine
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